Il y a quelques heures, apparemmentLes yeux d'Alessia s'ouvrent en grand, ses pupilles se contractent en un point. Son frère aurait pu hurler ses élaborations, elle ne les auraient pas plus entendu.
Ses bras tombent le long de son corps, manquant de lacher le téléphone. Elle se laisse tomber en arrière, son dos fermant le frigo puis glissant le long de sa porte. Assise au sol, sa main libre vient frapper son front.
"Quelle conne."Sa bouche se tord en une grimace de douleur et de tristesse. Elle se frappe la tête à nouveau.
"Putain mais qu'est-ce que je suis conne." Elle prend sa tête en étau par les tempes. Elle frappe la tête en arrière contre la porte entre chaque phrase, prononcée dans un gémissement.
"C'est pas vrai. Par les moires. Mais quelle! Conne!"Ses épaules se haussent dans un sanglot, qu'elle réprime une première fois, puis une deuxième.
Je veux aller sur les lieux de l'accident pour enquêter.A la troisième, elle se ressaisit. Toujours assise par terre, elle remet le téléphone à l'oreille. Elle essuie une larme sur sa joue, parlant d'une voix d'abord ralentie par le choc, puis graduellement plus volontaire.
"Nan. Reste là où t'es. Reste avec Matteo. C'est peut-être à toute la famille qu'on en veut. La pire chose que tu puisses faire c'est d'aller jouer les Théores tout seul."Elle expire un grand coup. Elle semble soudain très fatiguée.
"Où est-ce que t'as dit qu'avait eu lieu l'accident déjà?" ***
De l'autre côté de l'Hudson, les Héliodes poursuivent leur conversation en cuisine.
A la dernière remarque d'Andrew, Justine lève les yeux au ciel, la bouche entrouverte, secouant la tête. Dur de dire si le sentiment est une exageration à la française, ou si les choses sont pires que ce que son cousin imagine. Elle abandonne definitivement le riz pour s'adosser contre le comptoir, bras croisés.
"J'ai épousé un grand autiste. Et ça me fait un peu mal de le voir prêt à tout lacher pour son cousin, alors que pour sa femme, walou." Une courte pause le temps de se rendre compte de ce qu'elle dit.
"Pardon. C'est un peu vache. Le pauvre Matteo." Elle lève les yeux vers la salle de bain.
"Il était dans le même gône que ses parents, c'est ça? Tu penses aussi qu'il est en danger?"